Taiwan

Chapitre 12 : Bling Bling sous les tropiques

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Mon scooter vrombit dans les rues de Kenting alors que je peine à suivre mon pote qui file à toute allure sur cette  route de montagne. C’est la liberté, la vraie. Il fait presque 40 degrés, avec un léger vent, j’exulte. Enfin des températures comme je les aime, accompagnées de paysages splendides. Pendant quelques instants, je me croirais en Australie, tant l’eau est cristalline et les plages de sable blanc ont envahi ce parc national situé au sud de Taïwan.

Sea, sex and sun

Un de mes potes de Taipei m’a rejoint. Selon lui c’est l’endroit où il “adore se ressourcer et penser.” Et je le comprend totalement, ce parc national est magique. C’est assez paradoxal car une fois arrivé en ville, à la nuit tombée, c’est un tout un autre spectacle. Exit la nature et bienvenue à l’endroit où s’organise le Spring Break de Taïwan ! Tellement différent de ce que j’avais pu voir à Taïwan auparavant. Des grosses bagnoles de luxe un peu partout,  des mecs baraqués, piercings à l’oreille, tatoués de la tête aux pieds, de nombreux touristes (pas uniquement des Asiatiques), des stands qui vendent de l’alcool dans les night markets (une première parmi tout ceux dans lesquels j’avais flâné), de la musique qui émane de partout, des rires, des cris, des hôtesses légèrement vêtues, des danseurs d’une boîte de striptease en pleine promo dans la rue. Anecdote amusante, il y en a pour tous les goûts ici: un beau gosse qui fait du break, un transsexuel juché sur des hauts talons et une bombasse qui se trémousse.

C’est comme si je venais de passer de l’autre côté du miroir et que je me retrouvais à Kuta Bali. L’ambiance si festive en rue tranche directement avec tout ce que j’ai pu observer dans mon voyage. Cette vague impression que Kenting veut rentrer dans “la cour des grands” et montrer qu’elle est capable d’être l’attraction numéro une pour les voyageurs en quête de défonce et de vice. Après, on est encore loin de Bangkok. Les transsexuels ne sont pas si fréquents que ça dans les rues. Sur Tinder par contre, c’est un véritable nid. J’ai décidé, en tant que bon cisgenre binaire, de mettre en pause mon application pendant la durée de mon séjour à Kenting. Bien entendu, qui dit clubs, alcool et touristes, implique une augmentation drastique des prix. Cette ville n’a pas été imaginée pour préserver les dollars taïwanais. C’est un four en quête de vivres à engloutir. Bien décidé à ne pas trop dépenser, mon pote et moi on se contente d’une pizza sur la plage. Et ce, jusqu’à ce que l’on rencontre d’autres voyageurs.

Pizza <3

La soirée se finit, sans grande surprises, aux aurores. Bières et whisky bon marché m’accompagnent de nouveau dans un tourbillon d’insouciance, de rires gras et de conversations borderlines. Un festival de mauvais goût qui me permettra une nouvelle fois de placer ma pierre à l’édifice de la connerie. Alors que je pensais me soulager comme un gentleman dans les toilettes, je suis sorti de ma léthargie, encouragé par les cris d’un Taïwanais apeuré en me voyant pisser par terre en plein milieu du dortoir. Putain de soirée comme on dit…

Ce qui était assez drôle, tant qu’on parle d’urine, c’est qu’au même moment, une crise frappait Taïwan de plein fouet. Celle de la pénurie du papier toilette ! En effet, suite à des prévisions dramatiques, le prix de ce bien de première nécessité pourrait subir une augmentation de 10 à 30% au courant des mois suivants. Les raisons sont multiples, mais seraient dues, en autre, aux incendies de forêt qui ont eu lieu au Canada, ainsi qu’à des imprévus qui ont impacté la production brésilienne. « L’un des principaux fournisseurs de papier toilette de Taïwan, YFY, a affirmé que la situation était plus grave que ce que le gouvernement avait annoncé. En effet, il affirme que le prix de la pâte a augmenté d’environ 50% depuis le milieu de l’année dernière. Les coûts d’emballage et de transports ont eux aussi augmenté. », peut-on lire sur cnews.fr.

Des messages hallucinants

Des scènes de rush ont été aperçues dans plusieurs grandes enseignes, où des milliers de citoyens se sont rués sur le papier toilette afin d’en acheter des quantités presque déraisonnables.

Le lendemain, mon pote et moi nous décidons de nous la jouer calme. Nous nous mettons en route pour trouver un magasin qui vend ou loue du matériel pour faire du snorkeling. Avec une eau aussi belle, ça serait dommage de ne pas tenter le coup ! Mais voilà, très rapidement nous nous rendons compte que personne ne vend de masques ou de tubas. Malgré notre étonnement, il s’avère que beaucoup d’Asiatiques (majoritairement des gens issus de la Chine et de Taïwan) ne savent absolument pas nager. Ils ne sont donc pas à la recherche de telles sensations. La plupart du temps, lorsque ces derniers partent en trip de snorkeling, ils sont équipés de gilet de sauvetage et attachés les uns aux autres par une corde reliée à l’instructeur. Il est parfois impossible de réserver du matériel sans guide, un comble pour nous autres Européens, mais un tel gage de sûreté pour nos amis Asiatiques. C’est bien simple, la plupart du temps sur les plages, les Taïwanais s’asseyent sur des transats, bien protégés des rayons du soleil qu’ils n’apprécient guère, et observent la mer. Par conséquent, il est très rare de les voir s’aventurer plus loin dans l’eau ou alors muni de brassards, planches, bouées et autres accessoires de pataugeoire.

L’after-movie ultra sexualisé du Spring Break 2018

En partant de Kenting, je dis au revoir à mon pote et monte insoucieusement dans mon bus. Ce n’est que plusieurs longues minutes plus tard que je réalise avoir oublié mon téléphone portable. Fort heureusement après être descendu en trombe de ce dernier, mon pote a réussi à le récupérer. Promis, on ne m’y reprendra plus… Je me dirige ensuite vers  Kaohsiung, où je retrouverai de nouveau mon pote pour de nouvelles aventures. « C’est un nid à gonzesses« , me prévient-il avec un air espiègle. « Tu pourras rallumer ton Tinder. »

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