Canada

Chapitre 15 : Retour chahuté

10 minute read
Thanks for the support !

Je viens d’atterrir en Belgique pour douze jours. Un passage éclair afin de voir ma famille et de consulter mon médecin concernant mes maux d’estomac. Malheureusement, lors de notre rendez-vous, je n’ai toujours pas en ma possession les résultats du laboratoire qui a réalisé ma gastroscopie à Calgary. Le médecin a peur que les échantillons qui ont été pris n’aient pas été correctement effectués. Il me recommande de refaire une gastroscopie et m’informe que le diverticule que j’ai n’est « pas assez symptomatique« . Par conséquent, il y a peu de chance qu’il soit, uniquement, responsable de mes problèmes d’estomac. C’est un nouveau retour à la case départ, je ne sais toujours pas ce que j’ai. C’est à n’en plus finir, mais la bonne nouvelle c’est qu’il ne s’agit pas de quelque chose lié à l’alimentation, ni à un surplus d’acidité. Je peux donc commencer à remanger tout et « n’importe quoi ». Ce qui est plutôt une bonne nouvelle, mais je dois encore patienter avant de savoir concrètement ce que j’ai. Quelques jours plus tard, je parviens enfin à obtenir les résultats de ma gastroscopie, mais ça n’avance pas aussi vite que prévu. Les résultats sont rassurants, mais la peine est pourtant toujours présente et parfois lancinante. Rebelotte, de nouveaux médicaments me sont prescrits pendant un mois. Je ne peux qu’attendre le résultat patiemment.

Après m’être ressourcé auprès de mes proches, il est temps de reprendre le chemin du Canada. Le 19 février, en matinée, je monte à bord de mon Thalys vers Francfort. Une fois arrivé à l’aéroport, je suis complètement perdu et peine à me diriger à cause du manque d’indications dans l’aéroport de Francfort. J’essaie de rejoindre ma porte d’embarquement vers le terminal B, mais me fait remballer par un employé qui contrôle les billets. Il me dit que le vol pour Toronto, où j’ai mon escale, se situe au terminal C. Je fais le chemin inverse et tombe enfin sur un écran indiquant Toronto. Je m’assieds et attend sagement mon tour. Au moment de l’embarcation, je n’arrive pas à scanner mon billet. Je demande de l’aide à l’un des steward qui m’annonce que je ne suis pas au comptoir de la bonne compagnie. Stupéfaction car aucune indication ne me permettait de savoir que j’étais au mauvais endroit. Pas de chance pour moi, mon vol est parti, je dois me faire rebooker à l’entrée.

Après près de trois heures d’attente au « service clientèle », on m’informe qu’il n’y a pas de vol en direction de Calgary avant mercredi. Nous sommes dimanche. Quelle poisse ! Me voilà obligé de prendre un métro en partance du centre-ville et de me rabattre sur un hostel. L’hostel est situé en plein quartier rouge avec les nuisances qui vont avec. Les gars t’interpellent toutes les secondes pour savoir si tu veux du shit, ça gueule, il y a du passage constamment et l’hostel est mal insonorisé. Bref, un beau cadre pour passer quatre jours de repos. Qu’importe, je contacte mes “amis voyageurs” et me rend compte qu’il est possible de rejoindre une amie avec qui j’ai travaillé et voyagé en Nouvelle-Zélande.

Je prends un train direction de Haelle puis ensuite de Leipzig (3h30 tout de même), l’occasion de nous revoir, d’échanger nos souvenirs de Nouvelle-Zélande, faire un bilan sur nos vies respectives, nos challenges, nos peurs, nos envies, après plus de quatre ans !

Selfie avec une amie chère de Nouvelle-Zélande

Des retrouvailles après des années de discussion par messages.

Le 21 au soir, je reprends le train vers Francfort, et embarque le 22 en matinée à bord du bon avion. Neuf heures plus tard, j’atterris en début d’après midi à Toronto, mais une nouvelle mésaventure frappe à ma porte. Suite à une tempête de neige importante, tous les vols en direction de Calgary sont annulés. On me propose un nouveau vol, le lendemain matin à 8h. Je décide de passer la nuit à l’aéroport, mais quelques heures plus tard, je me rends compte que tous les vols de la matinée sont finalement annulés. Je me rends de nouveau au comptoir de la compagnie où l’on m’annonce avec dépit qu’on ne peut me booker que sur le vol du lendemain prévu à 20h! C’est de nouveau la même rengaine. Je commande un Uber en direction d’un hôtel, qui s’avèrera complet à mon désespoir. Je finirai par reprendre un autre Uber vers un Airbnb.

le tableau d'affichage des vols dans l'aéroport de Toronto comprend beaucoup de retards

De nombreux retards dus aux intempéries sont à signaler.

J’arrive à l’aéroport le lendemain vers 12h. Je n’avais pas trop le choix à cause du check-out à 11h. Mauvaise nouvelle: les vols de l’après-midi ont tous pris du retard. Le mien est toujours maintenu, mais pour combien de temps encore ? Décidément, le sort semble s’acharner sur moi. Je préviens mon boss par mail de toutes mes mésaventures, mais n’obtient aucune réponse de sa part. Mon vol partira finalement vers 22h30 et j’arriverai à Calgary le 24 vers 2h du matin. Je suis vanné, complètement lessivé et n’ai qu’une hâte, me coucher dans un bon lit douillet.

l'application de ma compagnie aérienne qui affiche mon voyage du 19 au 24 février

5 jours pour enfin rentrer à Calgary: quel bordel !

J’émerge le lendemain, vers 11h, et me décide de renvoyer un message à Linh, en lui demandant quand il veut que je recommence à travailler. Malheureusement, je n’obtiens que des réponses plus vagues les unes que les autres. Au vu de nos échanges, je suis persuadé qu’il veut me virer. J’avoue ne pas comprendre comment, après tout ce que j’ai fait, cela soit possible. M’aurait-il utilisé le temps que le chef philippin revienne et récupère son poste ?

échange de mails avec le patron de mon restaurant qui me dit qu'il a besoin "qu'on parle"

Des messages obscurs et qui laissent planer le doute sur les intentions de Linh.

Le lendemain, je me rends au restaurant. Lan est derrière le comptoir en train de servir un client. Elle me fait signe de m’asseoir. Son visage est souriant et “apaisé”. Je me décontracte et elle m’annonce qu’ils ont vendu le restaurant pendant mon absence.

-On aurait peut-être encore besoin de toi, mais seulement pour quelques heures. On s’est dit que ça serait plus logique de te prévenir afin que tu cherches un autre boulot et que tu ne perdes pas ton temps.

Je suis étonnement surpris de leur professionnalisme. J’apprécie le geste et les félicite pour cette “bonne affaire”. Je dois juste repasser une dernière fois afin de récupérer mon chèque pour le mois de février. J’en aurai enfin fini avec ce restaurant. Un sentiment de satisfaction et de plénitude m’envahit, comme si toutes mes appréhensions, angoisses et frustrations s’étaient envolées. Je ne dois plus travailler dans ce restaurant. Je réalise enfin tout le temps libre que je vais pouvoir récupérer. Je décide d’imprimer quelques CVs pour rebondir au plus vite et j’envoie des messages à quelques anciens collaborateurs. Il semblerait qu’on ait besoin de mes compétences en copywriting pour les prochains mois. Le timing est de nouveau parfait. Je constate également que mon estomac s’améliore de jour en jour. Il était enfin temps que la roue tourne pour de bon. Je le sens, une nouvelle aventure commence enfin !

read more:

Be the first to leave a comment!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*