Il est temps pour moi de partir à la conquête des routes de l’Alaska. Je trépigne d’impatience ! Après avoir pris un bus vers le centre-ville, je me dirige vers l’agence de location de voiture. Je récupère ma bagnole, balance mes sacs à l’arrière, branche mon téléphone à la radio et me lance, sourire aux lèvres, vers le nord. A nouveau, me retrouver derrière le volant d’une voiture me procure un bien fou et des sensations extra. Cette liberté de pouvoir aller où je veux et d’explorer est un sentiment tellement intense. Je suis addict et je ne peux m’en détacher.
Lors de ma traversée, je prends le soin de m’arrêter à plusieurs spots sympas et dignes d’intérêt: chutes d’eau, lac, tour d’observation de la faune et de la flore,… Je veux le « full package » ! Heureusement, ce n’est pas encore la saison touristique. Par conséquent, les routes sont dégagées. Le trafic est presque inexistant et me permet de d’explorer le paysage à mon rythme, ralentir et même m’arrêter quand bon me semble sur le bas-côté pour faire quelques photos supplémentaires. Malgré un vent persistant, le soleil est également de la partie. Il fait relativement bon pour l’Alaska, à savoir près de 16 degrés ! Au plus j’avance vers le nord, au plus la neige persiste. Qu’il s’agisse du sommet des montagnes ou dans les champs, elle recouvre parfois encore certains lacs et cours d’eau qui restent partiellement gelés.
J’arrive sur le coup de 18h à mon lodge situé à Cantwell. Je suis le seul client, mais j’ai la chance de bénéficier d’un mini bungalow pour moi ! La vue est splendide, le soleil est toujours au rendez-vous, mais il semble clair que la nuit sera plus fraîche. Heureusement que je me suis préparé des sandwiches ce matin car il n’y a absolument rien aux alentours pour souper.
Le lendemain, je prends la direction du parc national de Denali. Quelques touristes sont présents, mais je parviens facilement à éviter les hordes transportées dans les bus. J’aperçois enfin un premier élan qui se jette dans un buisson alors que j’approche avec mon véhicule. La bête est tout de même assez impressionnante et peut se révéler dangereuse si elle se sent menacée. Bien évidemment, je reste alerte en sachant que je suis en territoire d’ours et que ceux-ci sont extrêmement présents en Alaska.
Cette fois-ci, je n’ai pas de spray anti-ours avec moi, je dois donc me résoudre à faire du bruit avec mes mains, mettre un peu de musique et surveiller les alentours. Je me lance à l’attaque d’un petit trek dans un environnement sublime. Très mal équipé, comme à l’accoutumée, je n’ai pas de chaussures de randonnée, ni de bâtons pour marcher. Le chemin se complique quelque peu avec de la neige et de la glace. Je fais attention pour ne pas tomber dans la rivière et finir emporté comme le chat Sassie dans l' »Incroyable voyage« .
Heureusement pour moi, je suis habitué à randonner et j’arrive encore assez bien à évaluer le danger. Le trek est plié en à peine une heure sans mauvaise rencontre ! Ouf ! Je voudrais tellement rester plus longtemps et explorer le parc, mais je repars déjà le lendemain ! Il me faut près de cinq heures de route pour revenir à Anchorage. Je reprends petit à petit le chemin du retour en faisant des pauses pour explorer les spots que j’ai éventuellement manqué ou négligé en cours de route. Certains coins sont encore fermés au public car d’importantes chutes de neige ont encore eu lieu quelques semaines avant.
Nombreux campings, treks et points d’intérêt n’ont pas encore été totalement déblayés. Le retour se passera finalement sans encombre, me permettant un premier avant goût des USA. Je dois dire que l’Alaska m’a particulièrement plu, excepté la nourriture. Beaucoup trop grasse pour mon estomac fragile, avec des quantités disproportionnées et un manque de variété conséquent: wings, burgers et pizza à chaque menu.
Je finirai par me réfugier dans les restaurants asiatiques, mais qui seront frappés par les mêmes maux: beaucoup trop gras, trop sucrés, trop de viande. Bref, la qualité est clairement balayée par la quantité.