Le réveil n’est pas des plus agréable en ce deuxième jour à Puerto Vallarta. La faute à une rue bruyante, un mal de gorge et un nez encombré. La poussière provenant de la pollution envahit mes narines, les rendant extrêmement sèches et m’empêchant de respirer convenablement. Je m’en rendrais compte les jours suivants, se lever et sentir ses bronches encombrées est monnaie courante. Il s’agit d’ailleurs d’un sentiment partagé par plusieurs voyageurs que j’ai pu rencontrés au Mexique. Aujourd’hui est un grand jour, nous souhaitons nous rendre à Quimixto. Il s’agit d’une plage située au sud de Puerto Vallarta et uniquement accessible en bateau. Nous prenons notre courage à deux mains et décidons d’atteindre le « port » en bus public. C’est d’abord un peu confus, mais nous trouvons rapidement l’arrêt en question et embarquons à bord du bus local. Nous sommes tous serrés comme des sardines, mais au moins je suis assis.
En route vers la tranquillité !
Une fois au « port », nous tentons de négocier le prix du bateau, mais rien n’y fait. Nous finirons par embarquer dans un bateau-taxi en direction de Quimixto. La plage est superbe, calme et se prête à un petit craquage. Nous commandons une bière locale et dégustons un poisson quelque peu hors budget. Ce n’est pas grave, c’est le début du trip, nous pouvons tous nous le permettre. Ensuite, place à la baignade ! L’occasion d’être victime d’une première piqûre de méduse, mais heureusement, celle-ci n’est pas particulièrement douloureuse et sera vite oubliée.
Un coin parfait pour chiller entre potes toute l’après-midi !
Après un retour secoué sur le bateau, nous arrivons finalement en ville en fin d’après-midi. Nous constatons qu’il y a beaucoup plus de monde que d’habitude dans les rues. De la musique résonne aux quatre coins de la ville, et des gars portant des speedos affublent de toutes parts. Plus de doute possible, c’est bel et bien la Pride à Puerto Vallarta ! En effet, la ville est très “gay-friendly” et possède même un quartier appelé “Zona romantico” dans lequel de nombreux homosexuels viennent passer leurs vacances. Clubs, activités spécialisées et plages sont proposés afin de garantir la sécurité des vacanciers. La zone en question se situe au sud du quartier historique où est notre hostel. Par conséquent, nous devons nous traverser le quartier pour nous frayer un chemin parmi la foule.
Les chars défilent dans des rues bondées, sous les applaudissements du public.
Le bruit des éventails rythme les pas des spectateurs, et nous nous arrêtons un instant pour observer les chars qui défilent. On sent clairement un gros manque d’organisation, mais l’ambiance est légère. Les gens dansent, font la fête, applaudissent. comment ne pas se réjouir également ? Une fois parvenus à nous extirper de la “Zona romantico”, nous nous posons pour observer le coucher du soleil. Au retour encore, de la musique plus traditionnelle retenti. L’une des places centrales est occupée par de nombreuses personnes. Beaucoup d’entre elles se mettent à danser la salsa, comme très souvent en début de soirée. En observant la foule, je constate que des gens de tous horizon se joignent à la fête. On y retrouve des familles, des gens de la Pride, des vieilles personnes, des touristes, des locaux. Tout ce beau monde s’entremêle au rythme des percussions. Je n’en reviens pas. Sur le coin gauche de la place, un jeune homme portant uniquement un moule-bite rouge flamboyant est en train de danser avec une grand-mère. La scène a de quoi faire rire, mais elle est géniale et tellement symptomatique de l’ouverture d’esprit des Mexicains.
Peu importe l’âge, l’origine ou l’orientation sexuelle, tout le monde danse joyeusement !
Selon un sondage datant de 2021, les six destinations les plus « gay-friendly » sont le Portugal, la Finlande, l’Espagne, la Norvège, l’Islande et la Belgique. Et oui, notre plat pays se positionne plutôt ien en termes de droits et de défense des homosexuels. Cependant le Mexique n’est pas en reste puisqu’il est reconnu par de nombreux voyageurs comme étant un pays assez tolérant envers les personnes LBGTQI+. D’ailleurs, Puerto Vallarta est considéré comme étant le hub gay du pays. L’Etat de Mexico fut le premier du pays à reconnaître le mariage entre personnes des même sexe en 2009. En 2022, le Tamaulipas a finalement reconnu le mariage homosexuel. C’était le dernier état qui ne l’avait pas encore fait au Mexique. Ce qui est assez dingue, c’est que 82,7% des habitants sont de fervents catholiques. Les églises sont partout et les messes sont très souvent un moment important dans la journée des Mexicains. Cependant, le progressisme des Mexicains a toujours été au cœur des évolutions de leur société. Par exemple, la sodomie a été décriminalisée pénalement en 1871. Aux USA, c’était en 2003 !
Nous terminons notre soirée à l’hostel autour d’une bonne partie de cartes. Celle-ci symbolise aussi déjà la fin de notre voyage à trois. Dommage car le contact passait plutôt bien. En discutant avec mes compères, je me rends compte que l’un d’eux a prévu de partir également pour Guadalajara et qu’il va aller dans le même hostel que moi ! Comme quoi parfois le hasard fait bien les choses. Six heures de bus seront nécessaires pour atteindre la prochaine destination. Une fois sur place, je ne peux m’empêcher de constater que la ville, bien qu’elle soit sympa, est à mille lieue de l’esprit farniente de Puerto Vallarta.
Le soleil se couche petit à petit, venant apporter un peu de douceur dans le cœur des habitants pressés.
Le lendemain, après avoir participé à une excursion minable, il est déjà temps pour moi de quitter la ville. Le réveil est prévu à 2h30 et risque de piquer un peu ! En plus, je viens de me rendre compte que j’ai réservé une excursion à Oaxaca le lendemain à 8h du matin ! Je me suis visiblement planté en beauté dans mes calculs. Qu’importe, il est trop tard pour annuler et se faire rembourser ! Je sens que ça va être la course…
