Bulgarie

Chapitre 3 : Surprise à chaque détour

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Nous quittons Sofia, les pieds et la tête reposés, après notre ascension partielle de Moussala. 24 kilomètres en une journée, ça vous change un homme, en particulier l’odeur de ses chaussures. Nous nous dirigeons vers le sud du pays pour atteindre Karlanovo.

Un petit village avec des maisons entourées d'arbres où il est difficile de se repérer

Toutes les maisons se ressemblent dans ce petit village !

Il n’est pas évident, dans ce si petit village, de dénicher notre logement. Comme en Roumanie, de nombreux villages affichent des photos de personnes décédées sur les panneaux, arrêts de bus, murs et parfois les portes des défunts. Une manière d’informer les autres villageois d’un décès. Une sorte de Facebook du deuil afin que les personnages puissent venir rendre hommage ou tout simplement pour leur donner un sujet de conversation au bar du coin.

Plusieurs affiches représentant des personnes décédées du village sont collées sur un arrêt de bus

Des avis de décès sont collés sur cet arrêt de bus

Lorsque nous parvenons enfin à trouver ledit établissement, l’homme qui nous accueille ne parle pas un traître mot d’anglais. Nous tentons de communiquer avec lui en bulgare, mais il ne nous comprend pas. De l’extérieur, on dirait qu’il refuse même de nous écouter, ne nous laissant pas la possibilité de baragouiner des mots dans sa propre langue. L’homme, clope au bec, semble complètement désemparé. A se demander si c’est bien lui qui s’occupe de l’hôtel en temps normal ?! A chacune de nos requêtes, même les plus simples, il est obligé de téléphoner à l’une de ses amies qui parle anglais. “Bonjour, en quoi puis-je vous aider ?”. Nos requêtes étaient pourtant parfois très simples: “Nous voudrions un verre de vin local”, “On peut avoir un café avec du sucre ?”, “Il peut juste remplir ma gourde d’eau ?”. Cependant, peu importe l’heure, les mimes, les traductions sur Google, les photos de café, il ne comprenait absolument rien, provoquant l’agacement de son amie, à qui il devait téléphoner toutes les heures. Notre première erreur fut de commander deux verres de vins de sa réserve.

Un verre de vin très clair et très fort trône sur une table ensoleillée

Le vin local de notre hôte s’avère être infect

En effet, nous ne sommes pas loin de la région viticole de Melnik, réputée en Bulgarie. Son vin, stocké dans une énorme jarre, nous semble curieux. Raison de plus de célébrer notre arrivée avec cet étonnant breuvage. Grossière erreur. Ce vin est écœurant au possible. Il a un goût de cerise fermentée, doit faire à peu près une vingtaine de degrés, brûle de l’œsophage à l’estomac et me donne envie de vomir à chaque gorgée. Tristan rigole à chaque fois qu’il déglutit car il “veut faire honneur”. Je suis persuadé qu’il y a laissé quelques neurones. Après cette dégustation ratée, nous nous mettons en route vers Melnik à 10 minutes à peine en voiture de notre logement.

Un charmant village entourée de formations rocheuses intéressantes

Melnik est lovée dans une vallée, entourée de roches surprenantes

La ville est peu fréquentée, malgré son côté touristique: paysages magnifiques, monuments historiques, bars à vins et dégustation. De nombreux stands font la part belle à des produits locaux conservés dans des jarres ou des bouteilles en plastique. L’artisanat poussé à l’extrême, on ne s’encombre pas d’étiquettes ou de logos. Chacun vend sa production. Nous nous risquons à nous balader dans les stands pour tester les vins proposés: noix, cerise, fraise, etc. Cependant, ces vins sont soit trop sucrés, soit trop écœurants. Heureusement, la teneur en alcool est moins forte que celui proposé par notre hôte.

Un magasin affiche de nombreux produits artisanaux

Du vin, de l’huile d’olive, ou encore des confitures artisanales sont en vente

Tristan, quant à lui, est aux anges. Une dame est occupée à lui proposer tous les produits possibles de sa boutique. “Celui-là? Il est vraiment bon”. “Ceci est très typique, c’est à ne pas manquer”. Une fois les produits récupérés et entreposés à l’arrière de la voiture de Tristan, nous décidons d’explorer la ville et ses curieux paysages rocailleux. Après une ascension d’une trentaine de minutes, le mystère se lève enfin. Une vision exceptionnelle, un concentré de beauté, un cocktail de montagnes et de luminosité vacillante. La Bulgarie a décidément de nombreuses opportunités pour m’en mettre plein la vue. Un chien qui nous a pris en affection nous accompagne même au cours de notre exploration. 

Un chien au pelage beige se situe au premier plan. Derrière lui, un paysage montagneux éclairé par le soleil couchant

Un paysage grandiose et un fidèle toutou pour nous accompagner

Je mentirais si je disais qu’il n’y a que de la picole et des montagnes, la région regorge de magnifiques églises, très typiques, qui me font penser à celles que j’ai pu voir en Roumanie. 

Des peintures du Christ sur le mur d'une vieille église

Le décors des murs des églises sont encore bien conservés

Un coucher de soleil plus tard, nous nous retrouvons dans un petit resto et discutons de l’avenir. Nous souhaitons poursuivre notre voyage vers la Grèce. Après avoir glané quelques informations en ligne, je me mets déjà à remplir le PLF (Passenger Locator Form) nécessaire pour l’entrée depuis la Bulgarie. Celui-ci est extrêmement pointilleux: les endroits où nous avons résidé les 14 derniers jours, les adresses, le but de notre voyage, les doses de vaccins reçues, à quelle date et quel type, etc. Un moment nécessaire, mais pénible lorsqu’il faut le faire immédiatement. Le passage à la frontière, quant à lui, se réalisera sans accroc.

la frontière entre la Bulgarie et la Grèce est cachée par une purée de poids

L’épais brouillard symbolise la suite de nos aventures: nous n’avons aucune idée d’où nous allons

Une simple présentation de la carte d’identité, du CST (Covid safe ticket ou certificat vert) et du PLF au premier comptoir bulgare suivi d’une deuxième présentation des mêmes documents au comptoir grec situé à côté. Nous traversons la frontière, sous un épais brouillard, en direction de nouvelles aventures.

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