Mexique

Chapitre 4 : Tissage de liens

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Je me réveille vers 8h avec le sentiment d’avoir passé une excellente nuit réparatrice. C’est tout ce qu’il me fallait. Je décide d’aller visiter Monte Alban, un site archéologique situé à l’ouest de Oaxaca. Je me rends à l’arrêt de bus, mais je ne trouve aucun horaire et aucune indication précise en ligne. En outre, je ne parviens pas à trouver le bus que je suis censé prendre. J’essaie de questionner une dame, mais elle n’a pas l’air de savoir ce qu’il se passe. Je vois arriver au loin deux gars avec des sacs à dos qui semblent tout aussi perdus que moi. J’en déduis que ce sont des voyageurs, et je me décide à leur demander s’ils cherchent le même bus que moi. L’un d’eux me répond avec un anglais un peu maladroit, mais assez compréhensible. José et Lucas sont Mexicains et habitent à Mexico. Ils ont pris une semaine de congé pour aller explorer l’État de Oaxaca. Nous décidons de chercher ensemble un bus. Avec un peu de patience et de chance, ils parviennent à interroger un local qui nous conseille de prendre une navette qui nous amène directement au sommet de Monte Alban pour 100 MXN, ce qui nous évitera de marcher pendant 40 minutes.

plusieurs structures en pierre semblables à des pyramides se dressent devant moi

Le site de Oaxaca est impressionnant, surtout lorsqu’il n’est pas envahi par les touristes.

Nous décidons de prendre cette option et parvenons à trouver le bus en question. José et Lucas m’expliquent qu’ils viennent d’arriver ce matin à Oaxaca et qu’ils ne voulaient pas perdre de temps et visiter directement Monte Alban. C’est la raison pour laquelle ils trimballent avec eux leurs sacs à dos. Nous montons dans le bus et nous continuons à discuter. José, qui ne parle pas anglais, me pose des questions en espagnol. Je comprends à moitié ce qu’il veut dire et je dois demander à Lucas de me traduire. A peine installé, José me tend une vapoteuse, je refuse poliment et regarde le paysage. Peu après, une énorme odeur de beuh envahit la camionnette qui nous amène. La plupart des touristes sont outrés et râlent de leur côté. Pas de doute, Lucas et José sont des locaux. Ils sont « chillax » et n’en ont absolument rien à foutre de ce que de vieux riches blancs pensent d’eux. Une fois arrivé sur le site, nous partons chacun de notre côté. Pendant plus de deux heures, je vais explorer le site à mon aise, subjugué par l’histoire et les vestiges de cette ancienne cité zapotèque. A trois reprises, je retombe sur Lucas et José et nous échangeons quelques mots avant de nous séparer de nouveau. Au terme de la troisième rencontre, nous finissons finalement par nous asseoir et discuter. Lucas est fan d’archéologie et d’histoire. Il n’hésite pas à me pointer des détails que je n’ai pas vu et me fournit également des informations sur la végétation que l’on peut observer aux alentours. Je me permets de lui dire que pour le moment les Mexicains ont littéralement balayé tous les stéréotypes que j’avais pu voir, entendre et lire à leur encontre. A la fin de la visite, je leur proposerai d’aller boire une bière sur la terrasse du restaurant accolée au musée. Après avoir payé la première bière, Lucas offre la seconde tournée. Nous repartons ensuite vers le bus afin de rentrer vers le centre-ville. José me montre une photo de leur fils tandis que Lucas « Facetime » sa mère et ma la passe pour faire coucou. Ils sont sympas, bienveillants et extrêmement accueillants. Je n’en reviens toujours pas. Une fois arrivé, le jeune couple me demande si j’ai une astuce pour prendre une douche quelque part. Je les fait entrer discrètement dans mon hostel et leur indique les douches. “Un grand merci”, me lanceront-ils après s’être rafraîchis.

-Pas de souci les gars. J’ai voyagé en van assez longtemps pour savoir qu’une bonne douche de temps en temps, ça vaut tout l’or du monde ! Plaisantais-je.

Un cadre exceptionnel qui ressemble à des ruines dans la jungle avec un élégant bar et des serveurs devant habillés en blanc

Un élégant bar pour servir les clients.

L’horloge tourne et la faim commence peu à peu à se faire sentir. Lucas propose que nous allions dans une chaîne de restaurant pour laquelle il travaille. Il m’explique être serveur à Mexico et a envie de tester celui de Oaxaca. Il me dit que celui-ci propose de la haute cuisine. Je souris en m’imaginant un truc modeste. Cependant, une fois arrivé, je dois bien me rendre compte que je suis dans un autre univers. Le service est exceptionnel, l’eau est aromatisée à l’orange, menthe et au concombre ! Les serveurs me réservent dès que mon verre est à moitié vide. Des plats “gratuits” arrivent, sauf qu’il ne s’agit pas des traditionnels nachos avec du guacamole et des sauces piquantes.

Des tortillas aux différentes couleurs sont accompagnées de plusieurs sauces.

Une mise en bouche variée et plutôt bonne !

Il s’agit de tranches de pain ainsi que des tortillas croustillantes de toutes sortes (farine, maïs, sésame, etc). Lucas propose une entrée, très surprenante, une grande feuille d’épinard qui enveloppe une épaisse couche de fromage de chèvre, accompagnée avec une sauce à l’anis et aux agrumes. Très étonnant !

un plat avec une sauce jaunâtre dans laquelle repose une feuille d'épinard fourrée au fromage de chèvre.

Une entrée surprenante, mais plutôt convaincante !

Le plat, quant à lui, est encore à un autre niveau: poulet farci au fromage avec une sauce au chocolat piquant (le fameux « mole », une spécialité culinaire), une purée de patate douce et des légumes poêlés au pesto piquant ! Quelle explosion de saveur ! Le tout arrosé d’une bonne bière locale et d’un Mezcal que nous partageons à trois. Quelle journée ! J’ai peur que les prix explosent mon budget de voyageur, mais Lucas et José m’offrent l’entrée et le Mezcal. Je ne paye finalement que 200MXN. Putain, la vie est belle !

le Mole est une spécialité mexicaine, particulièrement à Oaxaca. Un régal pour les yeux

Le fameux mole dont tout le monde parle est un régal !

Nous rentrons à mon hôtel nous poser sur la terrasse. Je dégaine la petite bouteille de Mezcal que j’avais achetée et nous la finissons tranquillement. Je suis le dernier à terminer la bouteille. Par conséquent, c’est à moi de manger le ver qui se trouve au fond. Je croque dedans, mais suis plus déstabilisé par le Mezcal que par l’insecte qui se trouvait dedans.

une petite bouteille de Mezcal dans lequel flotte un vers

Le dernier qui termine la bouteille doit manger le ver !

José et Lucas s’en vont alors, afin de prendre un bus en direction du sud. Nous nous promettons de nous contacter une fois que j’atteins Mexico City. Décidément, le Mexique est bien plus chouette que je ne l’aurais imaginé!

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