Je débarque enfin sur la terre ferme après avoir enchaîné les ferries. J’ai encore l’impression de tanguer ! Après une soirée très étrange à Le Pirée, je me dirige enfin vers Athènes. L’hostel dans lequel je me rends est une véritable usine: huit étages avec une dizaine de dortoirs, qui comptent dix personnes par chambre. L’hostel est tellement grand qu’il ne favorise pas les interactions entre les voyageurs. Cependant, par chance, je retrouverai un couple de jeunes voyageurs que j’avais connu sur l’île de Mykonos. L’occasion de boire quelques verres, finir un soir en boîte (mais que s’est-il passé?) et visiter quelques sites historiques.
Athènes est une grande ville cosmopolite qui bouillonne jour et nuit. Les Grecs ont l’habitude de sortir très tard et, par conséquent, les cafés ferment aux petites heures du jour. La musique semble résonner dans toute la ville à n’importe quelle occasion. On dirait que la Covid-19 n’existe plus, alors que le CST/green pass est encore demandé dans chaque restaurant. Cependant le soir, les gens s’embrassent, se serrent dans les bras, dansent et hurlent. La vie est de retour ou peut-être n’avait-elle jamais quitté la capitale.
Ma semaine passée à Athènes sera composée de visites, longues balades, de petits restaurants et de retrouvailles avec Tristan. Alors que j’ai passé la plupart de mon temps sur les îles, lui est descendu le long de la côte jusqu’ici. Cependant, nos plans ont légèrement changé. Il souhaite se diriger en Italie, aller en Jordanie puis repartir en France très rapidement. Le programme est bien tentant, mais je souhaiterais prendre mon temps. De plus, le voyage appelant la découverte, Tristan a rencontré deux autres français avec lesquels il a sympathisé. L’un d’entre eux l’accompagnera dans cette aventure. Pas de quoi tirer la tronche, la petite bande est plutôt cool et nous partagerons quelques repas et autres digestifs pendant cette longue semaine à Athènes. Nous sommes d’ailleurs toujours en contact et échangeons régulièrement sur nos aventures aux quatre coins du monde !
Lorsque je dis Adieu à mes amis et à la capitale, je prends la direction de Delphes afin d’y voir des sites historiques. J’en prends plein la vue et à moindre prix. J’ignore si c’est parce que ce n’est plus la saison, mais je bénéficie d’un tarif réduit pour visiter le sanctuaire d’Apollon et j’ai l’accès gratuit au musée. Il faut dire qu’il n’y a pas énormément de touristes, bien que je ne me retrouve jamais véritablement seul. Lors de ma visite, je recevrai un message de Tristan m’informant qu’il m’a croisé à l’hôtel pendant qu’il prenait son petit déjeuner. Pas de chance, nous nous sommes ratés ! Cependant, lui et son nouveau compagnon de route se dirigent aux Météores. C’est ma prochaine destination également ! L’occasion de nous retrouver, si le destin le veut cette fois-ci!
Par contre, quitter Delphes pour rejoindre le site des Météores à Kalampaka est un véritable casse-tête. Mon bus part à 5h30 du matin au croisement d’une route. Bien évidemment, je suis le seul con à attendre dans le froid. Par miracle, un mini-bus s’arrête à l’heure prévue. J’utilise mon traducteur pour me faire comprendre et demande si c’est bien le bon trajet pour parvenir à ma destination. Le chauffeur acquiesce dans un anglais compréhensible, mais me prévient que je devrais prendre deux autres bus pour y parvenir. Le trajet est long, compliqué, mais après quatre longues heures, j’arrive enfin à Kalampaka. Le paysage est déjà surprenant, avec ces énormes montagnes qui surplombent la ville.
Je cherche la réception de l’hostel et constate qu’il s’agit d’un café. En entrant, je suis agressé par un nuage de fumée assez conséquent. A l’intérieur, beaucoup de vieilles personnes fument abondamment la cigarette et le cigarillo en regardant la télévision. Bien qu’une loi stricte ait été adoptée en septembre 2010, interdisant la consommation de tabac dans de nombreux lieux publics, celle-ci n’est que peu respectée en pratique. Une hotline existe pour signaler les manquements et violations, mais personne ne se sent véritablement concerné. Les propriétaires de l’hostel, eux aussi avec une clope à la main, remplissent le registre avant de me conduire jusqu’à ma chambre. Celle-ci se situe, ainsi que la cuisine, dans un autre bâtiment, mais au moins personne n’y fume et l’air est respirable. Un peu plus tard, je recevrai un message du pote de Tristan. Ils m’ont aperçu dans la rue et proposent que je les rejoigne dans un restaurant. Décidément, je suis stalké de toutes parts ! Une fois retrouvés, nous mangeons ensemble en discutant avec quelques vieillards qui sont attablés derrière nous et qui sont, visiblement, contents de voir débarquer des étrangers dans leur restaurant préféré. Après quelques digestifs, nous revenons à l’hostel, le temps de se poser et de discuter de la suite de nos voyages respectifs. Ils repartent d’ici quelques heures, et j’ai prévu de rester trois jours. Nous nous saluons chaleureusement et espérons nous revoir une prochaine fois.
Le lendemain, j’entame ma randonnée en direction des monastères. Près de cinq heures trente de marche, mais des paysages époustouflants et une expérience dingue. Je ne sens plus mes pieds à la fin de la journée, mais qu’importe ! Le jeu en valait clairement la chandelle.
Les jours suivants, je continuerai mon périple vers le nord de la Grèce, beaucoup moins touristique, encore plus en cette période de l’année. De bus en bus, je finirai par me retrouver à Igoumenista avec un seul but en tête: rejoindre l’Italie en bateau !