Canada

Chapitre 7 : Désenchantement

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Nous arrivons à Vancouver ! Je suis excité à l’idée de visiter la ville, étant donné que je souhaitais m’y installer pendant plusieurs mois. Cependant, le prix de l’immobilier étant trop élevé, je m’étais rabattu sur Kamloops puis finalement sur Calgary, sans regrets !

Une rue de Kamloops avec peu de choses à faire

Kamloops est une chouette ville, mais l’ennui doit rapidement gagner les esprits…

Nous ne parvenons pas à trouver un seul spot pour poser le van, même parmi les campings payants. La seule solution semble être celle de prendre un logement sur Booking. On déniche la perle rare: les hôtes sont Chinois et parlent peu anglais, mais je parviens à comprendre leurs indications afin de déverrouiller la porte menant au jardin et celle du logement. Nous partons explorer Vancouver, grâce aux bus et au skytrain. Le trajet est long, presque 1h30 pour parvenir au centre-ville.

vue de Vancouver avec des immeubles modernes en face d'un port de plaisancea

Cette vue de Vancouver se mérite et n’est pas la plus évidente à trouver.

Je constate que la gentillesse des chauffeurs de bus est une véritable constante au Canada. Nombreux sont ceux qui nous ont fait monter sans rechigner alors que nos cartes de crédits ne passaient pas. L’un d’eux nous a même recommandé de ne pas payer car nous ne restions que pour quelques arrêts ou encore exiger que les voyageurs se bougent pour laisser la place à une femme avec une poussette. Simplement génial ! Nous arrivons enfin dans le dowtown. Premier constat, les détritus sont présents en nombre. Bon, ça c’est un peu le quotidien de chaque grande ville. L’odeur de beuh dans l’air est omniprésente, mais ça c’était le cas aussi à Montréal. Jusque là rien d’inquiétant, mais quelque chose me chiffonne dans l’atmosphère. C’est finalement assez froid, les gens sont peu souriants et, autant à Montréal, on pouvait apercevoir quelques personnes « ravagées » ou surprenantes, ici c’est à chaque coin de rue. Démarches de zombies, yeux hagards, les gens sont livides.

un sans-abri pris depuis la vitre arrière d'un bus

De nombreuses personnes errent dans les rues, mendient, se droguent ou encore hurlent sans raison.

Entre ceux qui dorment sur le sol, complètement défoncés, ceux qui font brûler de la meth tranquille devant l’arrêt de bus, ceux qui chient entre deux bagnoles et ceux qui hurlent en demandant des pièces, on ne s’y sent pas réellement en sécurité. Alors que nous étions en route vers Chinatown, nous tombons sur plusieurs rues dont les trottoirs sont recouverts par un tapis de tentes.

-Oh regarde ! Un marché ! Lançais-je à mon pote.

-Seb, ce n’est pas un marché…

Des centaines de sans-abri ont investi les lieux, prenant d’assaut les trottoirs, hurlant, picolant, se droguant. Nous ne sommes pas à l’aise car l’ambiance qui y règne est extrêmement malsaine. En effet, on estime à 400 personnes le nombre de sans-abris qui sont réfugiés à la East Hasting street. Cette situation catastrophique qui dure depuis plusieurs années déjà met en exergue la crise incommensurable du logement à laquelle fait face Vancouver. Des prix qui explosent – plus de 1000$ pour une chambre située dans la cave dans une colocation lors de mes recherches ! -, pas assez de terrains, de vieux bâtiments en attente de rénovation, etc. La situation est catastrophique et semble s’empirer. Les relations entre les sans-abri et la police est tendue car quelques jours avant notre balade, des heurts et arrestations ont eu lieu le 9 août. Interrogé sur la possibilité de fermer la rue, le maire de Vancouver Kennedy Stewart explique que “the neighbourhood that we’re in has 100-year-old structures on the north and south sides of the streets with very vulnerable people living in them. We have upgraded many of them to keep them fire safe. But I can’t even imagine what would happen if the fire department didn’t have access if we were to close down Hasting Street. I mean, it would magnify the fire risk in that area. I think that’s a terrible idea. What we have to do is abide by our expert advice, which is the fire chief.” En outre, les pratiques dangereuses ont la dent dure à Vancouver. Au cours des deux dernières semaines, ce sont plus de 25 personnes qui ont perdu la vie à cause d’overdose. La plupart d’entre elles faisaient partie de cette communauté. Pourquoi la situation est-elle aussi chaotique et comment cela se fait-il qu’il n’y a pas de structures pour ces personnes ? Simplement parce que les villes européennes ont “20-30 per cent of their housing stock is government-owned or non-profit operated. Vancouver is a super privatized housing market, with 95 per cent of the housing stock being in private hands.” Le manque d’investissement du gouvernement dans des logements sociaux explique en partie la situation catastrophique dans laquelle est embourbée Vancouver.

Arbres illuminés de toutes les couleurs en soirée au marché de nuit de Richmond

Richmond propose un marché de nuit qui fait la part belle aux plats asiatiques !

Heureusement pour nous, lorsque l’on s’éloigne du centre et de ce quartier, il existe beaucoup d’endroits sympas dans la métropole. Cependant, malgré tout, je ne peux m’enlever ces images désolantes du centre-ville, l’insécurité et les visages fermés croisés sur notre chemin. Après tous ces rebondissements, il est temps pour mon pote de me quitter.

une vue imprenable sur les montagnes enneigées du Glacier National Park

Une randonnée exigeante, mais avec une vue à couper le souffle !

De mon côté, je reprends la route en direction de Calgary. Un dernier arrêt au Glacier National Park, le temps de faire une longue et belle randonnée. L’occasion parfaite pour discuter au coin du feu avec des locaux, partager un dessert et des anecdotes de voyage. Décidément, les voyageurs au Canada sont tops et tellement avenants ! Une fois cette journée finie, je dois reprendre mes esprits avant de retrouver la dure réalité et me frotter au monde du travail !

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